Un barrage contre le Pacifique

On retrouve dans ce roman une intrigue chère à Marguerite Duras, qui l'avait déjà abordée dans d'autres oeuvres comme l'Amant : une mère française ayant acheté une concession en Indochine auprès d'agents du cadastre peu scrupuleux, qui savaient cette concession incultivable car régulièrement inondée par les eaux du Pacifique.

Marguerite Duras nous plonge dans le quotidien misérable d'une mère et de ses deux enfants, Joseph et Suzanne. Malgré la folie latente de la mère, que la construction de barrages et son obsession pour l'argent ont complètement détraquée ; malgré les bas instincts que l'appât du gain éveille chez les membres de cette famille ; malgré le mépris et la jalousie dont ils accablent M. Jo, le soupirant malheureux de Suzanne ; on est surpris de se prendre d'intérêt pour cette famille imparfaite et cynique à souhait, unie malgré tout dans le malheur et qui trouve le moyen d'en rire.

Malgré une fin un peu décevante et qui n'apporte pas grand-chose, j'ai pris plaisir à lire ce roman avec ses personnages que j'ai trouvés réalistes, vrais et humains.

Chef d'œuvre d'humour noir et de désespoir, dans lequel nage toujours en fond d'eaux troubles, un brin d'humanité.

J'ai adoré, suraimé, ce livre qui va dans le meilleur ou le pire de ses personnages, et nous livre sans fard un pan de la misère au temps des colonies de l'Indochine.

Un livre magistral, la plume d'une très grande dame...

le film est sympa mais la lecture un peu dur et longue

Forcée de lire ce livre pour les cours lors de mon passage au lycée en bac L, tourner la dernière page de ce roman a été une vraie torture pour y parvenir.

Je n'ai tout bonnement rien aimé :

- Les personnages sont fades, inintéressant, répétitifs et superficiels. Je n'ai pas compris la mère, qui pour moi a un sérieux soucis psychologique qui mériterait d'être examinée par un médecin, sans toutefois que son état n'alarme qui que ce soit. Joseph est détestable et je n'ai ressenti aucune amitié pour lui, tant son égoïsme prévôt sur tout. Enfin, Suzanne est naïve, faible et plate, sans personnalité définie clairement malgré son statut de personnage principal.

- La "romance" entre Suzanne et M. Jo est tout ce qu'il y a de plus toxique, honteusement encouragée par la mère et Joseph qui ne semblent pas se soucier du bonheur de la jeune fille, obnubilés par la richesse du type. J'ai espéré plusieurs fois que Suzanne comprendrait que sa relation n'était pas saine ou qu'elle serait aidée par quelqu'un, sans grand succès.

- L'histoire est répétitive, tout comme le style d'écriture de Marguerite Duras. Le lecteur peut sans peine sauter plusieurs phrases, l'intrigue n'aura pas avancé. Les descriptions sont interminables, comme si l'autrice tartinait les descriptions le plus possible, les étirant au possible pour couvrir toute une page et permettre à son texte de sortir sous l’appellation de "roman" et non de "nouvelle". Bref, tout ça pour dire que toutes ces pages contiennent essentiellement du vide qu'on aura pu compiler en une centaine de pages, tout ne gardant l'essentiel de l'histoire.

- Histoire qui n'a ni queue ni tête, d'ailleurs : tout le monde est triste mais personne ne cherche à y remédier, la mère préfère se morfondre dans son coin en espérant que ses enfants sortiront de l'argent de leur chapeau (ou de la vente de leur corps, hein, Suzanne ?). Tout le monde se casse plus ou moins ailleurs une fois la Spoiler(cliquez pour révéler)pauvre mère décédée, mais personne n'a pensé que ce serait une bonne idée avant. Dommage.

Enfin, j'imagine que l'on peut comprendre à ma critique que je n'ai tout simplement pas aimé ce roman et qu'il m'a donc été très très difficile à terminer (ma prof de français l'aura bien compris !) mais j'ai pu en avoir le dernier mot. Ouf !

Je tiens tout de même à préciser que le plus pénible pour moi s'est trouvé être la façon adoptée de décrire les scènes et le style de Marguerite Duras, ce qui me donne tout sauf envie de lire d'autres romans de cette autrice.

Ma rencontre avec Duras. Tardive mais vertigineuse. Au bord d'un Pacifique infini et menaçant, de petites communautés. Blancs colonisateurs pauvres et désemparés, indigènes sans aucune chance de survie.

Sur fond de corruption odieuse on découvre ce Sud d'une Indochine violemment colonisée.

Tout est perceptible et palpable dans l'écriture magnifiquement ciselée de l'auteur. C'est du sensoriel. Dans une boue sableuse, on patauge comme ces silhouettes d'enfants désorientés et mourants. La moiteur, la chaleur la poussière, les odeurs enveloppent nos corps de dégoût comme si l'on y était. Et dans la puissance des mots, Marguerite Duras nous entraîne comme spectateurs, à la fois choqués et passionnés, de ce déclin inéluctable et de ce cataclysme marin.

Dans une fin angoissante, éclatent les choses et deux enfants se sauvent de ce cimetière marin parce qu'il n'y a pas d'autre choix que de partir pour vivre.

Magistral!

J'étais heureuse de retrouver la plume de MD après tant d'années sans la lire. Si Hiroshima, mon amour est mon coup de cœur intersidérale, ce n'est pas le cas de celui-ci. Cependant, j'ai passé un très bon moment en sa compagnie, comme à son habitude MD nous transporte dans cette atmosphère moite, dans ce climat lourd et poussiéreux des campagnes vietnamiennes. Les personnages sont aussi détestables les uns que les autres, ils n'ont aucun scrupule et on s'accroche malgré nous à leurs destins. Ce sont des anti-héros et c'est là le talent de MD, nous décrire les misères de ces êtres qui peinent à s'en sortir et qui oscillent entre espoir et désespoir.

J'ai adoré ce roman. La langue de Duras est simple et familière, mais tellement travaillée qu'elle est un atout primordiale pour le livre. Avec ces tournures de phrases longues et répétitives, ça nous fait comprendre le but premier du livre. C'est un livre qui possède un brin d'autobiographie et Duras nous fais vivre la vie de ses personnages comme si on les connaissait réellement. Les personnages non pas parfaits sont en réalité très attachants et c'est avec plaisir qu'on s'investie dans le roman pour découvrir leur évolution et leurs rêves. De plus, Duras parle du colonialisme avec une touche d'engagement.

Je recommande ce livre si vous aimez les personnages attachants, un style d'écriture non pas classique mais original qui fait tout son charme, et une histoire et peut paraître banale mais dont on se prend à cœur.

Ce livre, c'est l'histoire de trois êtres à la dérive : une veuve et ses deux enfants, des adolescents perdus et instables à l'aube de leur âge adulte. Cette femme ruinée par des escrocs perd progressivement la tête et s'obstine à croire en ses rêves. Pour cela, elle entraîne sa famille vers le désastre. Au lieu de protéger sa fille et son fils, elle veut construire un barrage pour isoler ses terres inondées à chaque saison par l'océan Pacifique. Pendant qu'elle erre, Suzanne sa fille fait ses armes de séduction. Elle repousse un parti intéressant qui l'aurait arraché de sa misère pour aller se donner à un homme inutile qu'elle n'aime pas non plus. Son frère court les femmes et finit par se faire récupérer par une dame mariée plus mûre... Cette histoire longue est plus que déprimante malgré son intérêt. Je ne comprends pas pourquoi on la fait lire aux lycéens qui ne comprennent pas toute cette détresse, toute cette médiocrité de la vie pendant le temps affreux des colonies. C'est juste bon pour les dégoûter de la lecture. C'est un bon roman à conseiller plutôt aux quadragénaires...

Je l'ai lu, il y a longtemps, et j'en garde un souvenir mitigé. L'histoire est longue, sans intérêt, je ne vois pas pourquoi écrire ce genre d'histoire remplie de description de paysage et de lieux.

La fin quand à elle était de meilleure qualité, avec plus de situations "palpitantes" (c'est un bien grand mot), ça m'a aidé à ne pas abandonner le livre et donc avoir une meilleure note à mon contrôle de français :')

Bref c'est un classique, l'écrire est certes un peu lourde parfois mais largement compréhensible.

Pour ma part, j'ai bien aimé Un barrage Contre le Pacifique. Je me suis vite attachée au personnage de Suzanne et j'ai beaucoup apprécié les moments avec M. Jo. L'histoire est fluide et intéressante, elle est facile à lire ce qui est plutôt agréable.